La loi Climat et résilience a créé l’obligation de faire réaliser un audit énergétique par un professionnel, pour tout bâtiment à usage d’habitation proposé à la vente, comprenant un ou plusieurs logements, non soumis au statut de la copropriété et classé en lettres D, E, F ou G.
L’audit énergétique est intégré dans le dossier de diagnostic technique (DDT). Il est remis par tout moyen, y compris par voie électronique, par le vendeur ou son représentant à l’acquéreur potentiel lors de la première visite de l’immeuble ou de la partie d’immeuble concerné.
Entrée en vigueur de l’obligation de fournir un audit énergétique
L’obligation de faire établir un audit énergétique devait entrer en vigueur le 1er janvier 2022 puis au 1er septembre 2022 pour les logements qui appartiennent à la classe F ou à la classe G (exception faite en Guadeloupe, Martinique, Guyane, à la Réunion et à Mayotte où cette obligation ne doit entrer en vigueur qu’à compter du 1er juillet 2024 pour les logements de classe F ou G). Afin de laisser le temps nécessaire à la filière pour se préparer, garantir la qualité de la réalisation des audits énergétiques et éviter de ralentir les ventes de logements un décret et un arrêté en date du 9 août 2022 reportent à nouveau l’entrée en vigueur de cette obligation au 1er avril 2023.
L’entrée en vigueur de cet audit énergétique s’effectuera par étapes. Les logements soumis à l’obligation d’établir un audit énergétique sur le territoire métropolitain sont ceux qui font l’objet d’une promesse de vente, ou, à défaut de l’existence d’une telle promesse, d’un acte de vente :
- à compter du 1er avril 2023 pour les logements des classes F et G ;
- à compter du 1er janvier 2025 pour les logements de la classe E ;
- à compter du 1er janvier 2034 pour les logements de la classe D.
Contenu de l’audit énergétique
L’audit énergétique doit comprendre :
- Une estimation de la performance énergétique du bâtiment avant travaux ;
- Des informations sur les dispositifs de mesure, de régulation et de contrôle pilotant les équipements du bâtiment ;
- Un schéma précisant la répartition des déperditions thermiques du logement étudié ;
- Des propositions de travaux de rénovation permettant de parvenir, sauf exception, à une rénovation performante ;
- Des informations propres au logement étudié sur :
- Les conditions d’aération ou de ventilation du bâtiment avant travaux ;
- Le traitement satisfaisant des interfaces à l’occasion de chaque étape des parcours de travaux.
Cet audit énergétique doit permettre de dresser un état des lieux des performances énergétiques du logement avant travaux, en identifiant notamment les déperditions thermiques, d’établir un diagnostic des modes constructifs, des principales caractéristiques architecturales et thermiques, des équipements énergétiques ainsi que des éventuelles pathologies du bâtiment et d’effectuer des propositions de travaux permettant d’améliorer le confort thermique et la qualité d’air et de parvenir à une rénovation performante au sens de l’article 17° bis de l’article L. 111-1 du Code de la construction et de l’habitation, c’est-à-dire au classement du bâtiment ou de la partie de bâtiment en classe A ou B.
L’audit devra comporter au moins deux propositions de travaux de rénovation qui ne devront pas présenter un coût disproportionné par rapport à la valeur du bien :
- La 1re proposition prévoit un parcours de travaux par étapes :
- La première étape permet de réaliser un gain d’au moins une classe et au minimum d’atteindre la classe E ;
- L’étape finale prévoit d’atteindre au moins la classe B ;
- Pour les bâtiments appartenant à la classe F ou G avant travaux, le parcours de travaux comporte une étape intermédiaire permettant d’atteindre au moins la classe C.
- La 2nde proposition prévoit un parcours de travaux en une seule étape pour atteindre un niveau de performance au moins égal à la classe B.
L’audit énergétique doit préciser pour chaque étape des parcours de travaux :
- La consommation annuelle d’énergie primaire (disponible dans la nature avant l’intervention de l’homme) et d’énergie finale (livrée au consommateur) du bâtiment après travaux rapportée à sa surface habitable pour chacun des usages suivants de l’énergie : chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, éclairage et auxiliaires ;
- La consommation annuelle totale d’énergie primaire et d’énergie finale du bâtiment après travaux rapportée à sa surface habitable pour l’ensemble des usages précités ;
- Les émissions de gaz à effet de serre du bâtiment après travaux pour l’ensemble des usages de l’énergie précités rapportée à la surface habitable ;
- Le classement de performance énergétique du bâtiment après travaux, prenant en compte la consommation annuelle totale d’énergie primaire pour l’ensemble des usages précités, ainsi que le classement en gaz à effet de serre du bâtiment après travaux ;
- L’estimation des économies d’énergie en énergie primaire et en énergie finale ainsi que l’estimation des émissions de gaz à effet de serre évitées par rapport à l’état initial avant travaux ;
- L’estimation de l’impact théorique des travaux proposés sur les frais annuels d’énergie sous la forme d’une fourchette d’économie de coûts ;
- L’estimation du coût des travaux d’amélioration de la performance énergétique du logement et des travaux nécessaires, indissociablement liés à la bonne exécution ou à la bonne réalisation de ces travaux, en étant attentif à sélectionner des bouquets de travaux cohérents par rapport aux économies d’énergie attendues et à la valeur vénale du bien ;
- La mention des principales aides financières mobilisables et, s’il y a lieu, des aides locales disponibles.
Toutefois si les caractéristiques techniques, architecturales, patrimoniales ou de coût des travaux, ne permettent pas d’atteindre la classe de performance B, le parcours de travaux doit prévoir le traitement des six postes de travaux suivants : l’isolation des murs, l’isolation des planchers bas, l’isolation de la toiture, le remplacement des menuiseries extérieures, la ventilation, la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire ainsi que les interfaces associées et permet d’atteindre au minimum :
- La classe de performance C pour les bâtiments de classe E avant travaux ;
- La classe de performance D pour les bâtiments de classe F avant travaux ;
- La classe de performance E pour les bâtiments de classe G avant travaux.
Professionnels habilités à réaliser un audit énergétique et missions
L’audit énergétique doit être effectué par un professionnel dont les qualifications et les compétences sont précisées en fonction de la nature du bien vendu par le décret n° 2022-780 du 4 mai 2022.
La durée de validité de cet audit énergétique est fixée à 5 ans. Durant cette période l’auditeur devra le tenir à la disposition des propriétaires successifs.
Décret n° 2022-780, 4 mai 2022, JO 5 mai 2022
Arrêté, NOR : LOGL2115138A, 4 mai 2022, JO 5 mai 2022
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